L'enfance est le bien le plus précieux de l'homme. (Son Tonton)

Perchée dans les bras de son tonton, Cheyenne pouffa de rire lorsqu'il lui avoua qu'il avait la force de Hulk. En effet, avec son imagination, la jeune demoiselle voyait le monde comme personne d'autre ne le voyait, bercée par les contes de fée et ses rêves, elle ne concevait pas encore le danger ni même que des gens puissent être méchant. Ainsi, lorsque son tonton lui fit sa confidence, Cheyenne se pencha vers son oreille et lui murmura avec toute l'innocence de son âge puisque c'était un secret. « Tu fais comment pour plus être tout vert alors? Tu manges plus d'épinards, hein ? Je dis toujours à maman que les épinards ça fait devenir tout vert mais elle me croit jamais... » Elle se laissa ensuite poser sur la selle de son poney et attrapa les rênes tout fière d'elle en continuant de réfléchir à la question que venait de lui poser son tonton.

Mais même si elle avait beau chercher, elle ne voyait absolument pas où il voulait en venir. Elle l'écoutait toujours avec attention mais ayant encore une cervelle de poisson rouge, elle ne retenait pas toujours ce que les adultes venaient à lui dire. Comme tous les grands enfants, elle faisait du tri sélectif dans sa mémoire et ne retenait seulement que ce qu'il l'intéressait. Ainsi, lorsqu'elle pensa avoir découvert où JT voulait en venir, elle esquissa un sourire chipie sur ses lèvres et ajouta. « Oh je sais, t'as dit que je pourrais bientôt faire comme papa. » Elle savait que ce n'était pas vrai mais elle espérait qu'en insistant un peu, son tonton JT la laisserait monter un beau cheval bien que ça ne lui déplaisait pas non plus de monter son Cookie. En effet, Cheyenne rêvait de faire les mêmes choses que son père qu'elle considérait toujours comme son héros. Pourquoi le considérait-elle comme un héros ? Parce qu'il pouvait toujours tomber, se faire mal ou se casser quelque chose, il se relevait toujours fièrement. Évidemment, elle exagérait souvent ses exploits mais c'était bien ce que faisait une fille pour vanter les mérites de son papa aux yeux du monde.

Cheyenne s'amusa ensuite avec les rênes, pensant qu'elle dirigeait toute seule Cookie, elle prenait un plaisir fou à se prendre pour une cavalière hors pair. Effectivement, toute cette mise en scène n'était qu'un simple jeu pour elle, un jeu qu'elle adorait par dessus tout. Ainsi, toujours le sourire aux lèvres, la petite fille respirait la joie de vivre bien qu'elle était toujours tracassée par l'idée de remettre ses parents ensemble. Ils n'avaient alors même pas encore accompli un tour de piste que Cheyenne posa une question à son tonton. « Tonton, si tu voulais inviter une fille à manger, tu ferais comment? » Elle aimait bien poser des questions subtiles pour connaître un moyen efficace de reformer une famille un jour, de ce fait, elle avait l'impression que personne ne comprenait ce qu'elle voulait faire et qu'elle était maitre de son art.

De plus, la jeune brunette voyait tellement peu son papa que ça lui faisait toujours mal de devoir le quitter et elle espérait vraiment combler cette douleur qu'il laissait toujours en partant. Cette douleur à la poitrine que seul un câlin de sa maman arrivait à effacer. Du coup, Cheyenne souhaitait que son papa revienne vivre à la maison pour jouer avec elle et refaire sourire sa maman. Surtout qu'elle ne comprenait pas pourquoi ils n'étaient plus ensemble à l'heure actuelle parce qu'au fond d'elle, elle savait qu'ils s'aimaient toujours. Mais rusée et impatiente, Cheyenne détourna ensuite la conversation vers ses deux autres cibles. « J'ai vu ton amoureuse hier. » Elle parlait effectivement d'Yvonne dont elle ne retenait jamais le prénom, mais il n'était pas facile à retenir non plus pour sa défense. En effet, depuis qu'elle avait vu son tonton lui parlait une fois au Ranch, elle avait tout de suite eu dans l'idée de les mettre ensemble. C'était un peu pour elle, le moyen de voir si ses plans marcheraient sur son papa et sa maman. Oui, Cheyenne s'improvisait bien comme Cupidon de Wichita mais elle était tellement adorable lorsqu'elle voulait propager son trop plein d'amour, que personne ne pouvait lui ôter l'idée que les princes charmants venaient toujours sauvés les jolies princesses...